• Le jour où mon père a été abattu

    Mon père, je l’ai peu et beaucoup connu à la fois. Peu parce qu’il est mort lorsque j’avais seulement 15 ans. Beaucoup parce que nous avons tout de même eu le temps de bien nous connaître avant qu’il ne disparaisse.

    Je suis le second enfant de Jacques Mesrine. J’ai une sœur, Sabrina née en 1961 et un petit frère, Boris né 66. Nous sommes tous trois nés de l’union de Jacques et de Soledad.

    J’ai été élevé par mon père jusqu’à l’âge de trois ans. De cette période, je ne garde malheureusement pas de souvenirs.

    Après cela, j’ai été élevé par mes grands-parents paternels. Le père de Jacques, Pierre Mesrine, était à l’époque l’un des trois plus grands brodeurs de luxe au monde. Ainsi, la maison « Pierre Mesrine » a notamment habillé la Reine d’Angleterre, Madame de Gaulle ou encore la Bégum.

    Ce qu’on ne sait pas, c’est que bien avant leur fils, Pierre Mesrine était donc un habitué des pages des magazines de luxe et de couture.

    Avant ma naissance, mon père avait déjà connu la prison. Après aussi bien entendu. C’est pour cela que je ne l’ai connu qu’en cellule pour ainsi dire. Lorsqu’il  était en cavale aussi, mais pour des raisons évidentes, je ne souhaite pas parler de ces épisodes-là.

    Jusqu’à l’âge de huit ans, je pensais que j’étais orphelin.

    En effet, mes grands-parents m’avaient dit que mes parents étaient décédés dans un accident de voiture.

    A cette époque-là  -j’habitais donc chez mes grands-parents à Clichy la Garenne- ma sœur aînée recevait beaucoup de courrier, je voyais chaque jour des lettres arriver sous la porte. Lorsque je l’interrogeais, elle me disait toujours que c’était ses copines qui lui écrivaient.

    Un matin -tout le monde dormait encore dans l’appartement- je vais à la porte, je prends une enveloppe, je la décachette minutieusement avec un fer à repasser et je lis. C’est là que je découvre qu’à la fin de la missive est écrit : « Ton papa qui t’aime. »

    Je remets la lettre dans l’enveloppe avec le même soin puis retourne me coucher. Vient alors l’heure du petit déjeuner. Comme souvent, ma sœur prend son courrier et le lit. Je l’observe puis, n’y tenant plus, je dis : « Dis donc, t’as de la chance de recevoir autant de lettres de tes copines, toi ! » Elle me répond à peine et poursuit sa lecture. C’est là que je lui dis : « Et puis en plus elles signent  Ton papa qui t’aime? »

    D’un seul coup, je vois ma grand-mère devenir livide. Elle me dit : « Assieds-toi, j’ai à te parler. »

    Voilà comment je découvre que je ne suis pas orphelin. Qu’on m’a menti, tout le monde, mes grands-parents comme ma sœur. J’ai pu comprendre et pardonner à mes grands-parents, après tout ils voulaient sans doute me protéger. Mais ma sœur… C’est certain que ce jour-là quelque chose s’est cassé vis-à-vis d’elle, je n’ai jamais compris comment, elle aussi, avait pu me mentir, à moi son petit frère, de seulement 3 ans et demi son cadet.

    Dès lors, j’ai bien entendu voulu rencontrer mon père au plus vite.

    Il m’a fallu attendre neuf mois pour cela. Lui et moi avons donc d’abord fait connaissance par courrier. Puis en prison, lorsque j’ai enfin pu le voir. Si je dis le voir plutôt que le toucher, ce n’est pas un hasard : à chaque fois que je suis allé le visiter, mon père était toujours en QHS, les quartiers de haute sécurité. Ainsi, entre nous il y avait trois vitres blindées. Impossible de se toucher, donc, de s’étreindre, de s’embrasser. Je vous laisse imaginer la douleur que cela pouvait engendrer, tant pour l’enfant que j’étais que pour lui, le papa, qui ne pouvait se livrer à aucun acte de tendresse vis-à-vis de son petit.

    Puisque j’évoquais à l’instant les QHS, je voudrais rappeler d’une ligne que la suppression de ceux-ci fut le grand combat de mon  père, aux côtés notamment de Taleb Hadjadj, François Besse, Jean-Marie Boudin, Michel Desposito, Daniel Debrielle… Toute sa vie, il n’a cessé de militer pour la fermeture de ces cachots d’un autre temps dans lesquels le détenu, telle une bête, est enfermé 23h sur 24 et où les meubles sont vissés à même le sol. Mesrine ou non, je pense que tout le monde conviendra que ces conditions d’emprisonnement sont aussi inhumaines qu’avilissantes. Las, trente ans ont passé depuis la mort de mon père et les QHS existent toujours aujourd’hui…

    Mon père et moi nous sommes donc découverts en prison, derrière les vitres blindées.

    Malgré le QHS, nos échanges étaient très doux. Papa était en effet un être très tendre, complice, éternellement souriant. C’était aussi un grand bavard qui ne passait jamais plus de quinze secondes en silence ! Lorsque nous nous voyions, c’est surtout lui parlait. D’abord parce qu’il m’impressionnait, tant physiquement qu’au niveau de l’extraordinaire charisme qu’il dégageait, mais aussi parce qu’il me posait mille et une questions : sur l’école, sur mon quotidien, sur ce que je faisais, etc… Mon père était assez sévère : ainsi, lorsqu’il avait appris que je n’avais pas été sage à la maison avec ma grand-mère -ce qui n’arrivait pas souvent- il me faisait une véritable leçon de morale. Il ne plaisantait pas du tout avec la discipline, il fallait que ça file doux et bien droit ! De ces échanges en prison, je conserve aussi un souvenir de nos regards, tant de choses passaient entre nous, il savait que je comprenais beaucoup de choses…

    C’est un peu plus tard que j’ai vraiment pris conscience de qui était mon père. Notamment lorsqu’on l’a affublé du fameux surnom d’ « ennemi public numéro 1 ».

    Pour autant, je n’en ai jamais vraiment souffert dans mes jeunes années. Notamment parce qu’on m’inscrivait souvent à l’école sous un faux nom. Je ne la « ramenais » pas, je ne mettais jamais mon nom en avant. Certes, il est arrivé que cela se sache, mais on ne me croyait pas. Donc, d’une manière générale, je n’ai jamais vraiment eu à souffrir de mon nom. D’autant plus que j’étais un jeune homme assez équilibré et serein, malgré tout.

    Ce dont j’ai le plus souffert, en revanche, ce qui me faisait vraiment  peur, c’était bien entendu qu’il meurt, qu’on l’assassine. Voilà pourquoi les moments les plus angoissants pour moi, c’était quand mon père était en cavale, comme lorsqu’il était allé braquer le casino de Deauville avec François Besse et que toutes les polices se sont aussitôt lancées à ses trousses. Oui, là j’avais vraiment peur pour lui…

    Mais cette peur-là était contrebalancée par d’autres choses. La fierté notamment, comme lorsqu’il a réussi à échapper à la police après le braquage dont je parlais plus haut. Alors là je me disais « Il est vraiment fort mon père, il a encore gagné ! ». (Cernés de toutes parts, Mesrine et Besse ont tout de même réussi à s’échapper en se cachant dans le coffre d’une voiture)

    Cette fierté-là, je l’ai toujours eue. De son vivant comme à présent. Jamais je n’ai eu honte et jamais je n’ai songé à changer de nom. Et puis Mesrine, c’est d’abord le nom de famille de Pierre avant d’être celui de Jacques. Voilà pourquoi, comme je le dis souvent, si l’un de nous deux avait du changer de patronyme, c’est lui, pas moi !

    Le 2 novembre 1979, je quitte mon petit village de Savoie avec ma grand-mère. C’est la Toussaint, nous allons fleurir la tombe de mon grand-père à Clichy-la-Garenne.

    En arrivant devant chez nous, à Clichy-la-Garenne, il y a un attroupement au pied de l’immeuble, beaucoup de gens sont en larme. Je comprends qu’il s’est passé quelque chose de grave mais je ne sais absolument pas quoi. Ma grand-mère descend du véhicule, on l’étreint, je la vois bouleversée. Alors elle me fait descendre à mon tour puis, comme six ans plus tôt au petit déjeuner, elle me dit : « Viens, montons à l’appartement, il faut que je te parle. »

    Arrivés là-haut, il y a un certain nombre de personnes dans la pièce. Quelques unes sont livides, d’autres muettes ou en pleurs. Alors ma grand-mère m’apprend que mon père vient de mourir.

    Je me souviens avoir demandé à allumer la télévision. J’avais besoin de voir, il le fallait.

    Alors j’ai vu. J’ai vu ces images de carnage que tout le monde a vu. Mon père au volant de sa BMW, buste penché en avant et retenu par sa ceinture de sécurité, criblé de balles, mort.

    Et la foule autour. Et les journalistes comme des vautours. Et le commissaire Broussard avec son petit air satisfait. Et le cadavre de mon père jeté en pâture à la foule avide de sang et vengeance…

    Tout a été dit à ce sujet. Tout a été montré également. Un mot seulement pour ceux -mais y’en a-t-il vraiment encore ?- qui l’ignoreraient: mon père a été abattu comme un chien, les sommations d’usage n’ont jamais été données. On lui a tendu un traquenard et on l’a mitraillé à bout portant, sans qu’il n’ait l’ombre d’une chance de s’en sortir. Il fallait que ça saigne et  ça a saigné… Ce 2 novembre 1979, mon père est tombé sous les balles meurtrières des équipes de la brigade anti-gang de Broussard. A ses côtés, il y avait son  ultime compagne, Sylvia Jeanjacquot. Elle aussi a été mitraillée. Par miracle, elle en a réchappé, mais elle perdra un œil. Inutile de s’étendre plus longtemps sur ce tristement célèbre 2 novembre 1979.

    Après avoir vu les images à la télévision, je n’ai plus prononcé un seul mot pendant six mois. Le choc n’avait pas été violent : il avait été infiniment plus que cela.

    Comme toujours, mon père avait plein de projets en tête, notamment celui de partir en Italie avec Sylvia pour de longues vacances. Là-bas, il voulait aussi se faire opérer pour changer de visage et se donner une chance de refaire sa vie. Comme il le disait lui-même :

    « Mesrine c’est terminé, je souhaite bonne chance au futur ennemi public numéro 1 ! »

    J’ignore ce qu’il aurait fait de sa nouvelle vie. Je l’aurais bien vu reprendre son premier métier, restaurateur. Mon père, en effet, était un vrai cordon bleu !

    J’avais 15 ans lorsque mon père est mort.

    Tant et tant de choses ont été dites sur lui. De son vivant comme post-mortem.

    Si je devais corriger toutes les erreurs, je ne ferai plus que cela !

    Tout de même, je tiens à rectifier ceci : contrairement à ce que certains ont pu affirmer, mon père n’a jamais revendiqué qu’il avait tué 39 personnes ! Tout cela vient d’une -très- mauvaise lecture de son livre L’instinct de mort.

    Autre chose, Jacques Mesrine n’avait rien du monstre sanguinaire et violent que certains se sont complus à décrire. C’est totalement faux. Bien sûr, ce n’était pas un saint, bien sûr il a fait quelques « conneries ». Mais qui n’en pas fait ? Et d’autrement plus graves que lui ?

    Mon père ne s’attaquait pas aux gens, mais aux banques et à certaines institutions, tels ces fameux QHS que j’évoquais plus haut.

    Par ailleurs, c’était également un homme qui possédait une véritable éthique, celle des voyous à l’ancienne où l’on respecte la parole donnée. Ce n’était ni un fourbe ni un lâche. Mais quelqu’un d’extrêmement courageux et engagé. Mon père ne reculait ni se couchait devant personne.

    C’était aussi un homme charmant, affable, drôle, très drôle ! Une personnalité forte et attachante, sensible et particulièrement intelligente. Il comprenait tout très vite. Et ressentait les êtres mieux que quiconque.

    Bien sûr qu’il était comédien, joueur, séducteur ! Pour autant, on lui a prêté mille actes et propos qui ne lui appartiennent pas. J’en veux pour preuve la célèbre une de Paris-Match où on le voit avec une Kalachnikov. Que n’a-t-on dit qu’il avait lui-même envoyé la photo à l’hebdomadaire ? Mensonge là encore : les clichés ont été purement et simplement volés à son domicile par la police après sa mort !

    Trente ans après, le mythe n’est pas mort. Il est même plus vivant que jamais, notamment avec la sortie au cinéma du diptyque qui lui est consacré, tiré de son livre « L’instinct de mort ».

    J’ai vu les films trois fois. Et je dois avouer que j’ai été bluffé par le jeu de Vincent Cassel.

    C’est fou de voir « son père » ainsi à l’écran, de se voir soi-même également ! Fou mais pas que cela : c’est aussi douloureux et pour le moins remuant…

    Quant aux films en eux-mêmes, que dire ? Ils sont plutôt bien faits et efficaces, certes. Mais là encore, était-il vraiment nécessaire de les rendre aussi spectaculaires et surtout violents ?

    Je ne le pense pas.

    Mon père est devenu un véritable mythe aujourd’hui. Bien sûr, je ne suis pas d’accord avec tout ce que j’entends. Bien sûr, beaucoup trop de gens -qui ne l’ont même pas connu- se permettent d’en parler comme s’il avait été l’un de leurs intimes. Bien sûr, il y a tout le business qu’on fait autour du nom Mesrine.

    Pour ma part, je voudrais simplement dire ceci : je considère que mon père a aujourd’hui la place qu’il mérite, tout simplement. Il a fait ce qu’il fallait pour cela.

    Pour le reste, je reste très fier de lui. Pas aveugle, pas candide, fier tout simplement de porter son nom qui est aussi et avant tout celui de son père.

    Evidemment, je n’ai pas connu la même jeunesse que tous mes petits camarades. Et bien entendu, ce ne fut pas toujours aisé ou confortable à vivre. Cela dit, j’estime m’en être bien sorti, sans doute étais-je assez équilibré pour assumer tout cela. Etre « le fils de » ne m’a pas empêché de mener à bien mes projets, notamment de devenir pilote d’hélicoptère. Même si on me fit payer mon nom en m’empêchant d’entrer, comme j’en rêvais, dans les services de la protection civile.

    Je me sens privilégié d’avoir eu un père comme lui, personnage pour le moins hors normes.

    Je n’ai pas eu la chance de grandir avec lui. Ni celle de le serrer dans mes bras aussi souvent que je l’aurais souhaité. C’est ainsi et nul ne pourra rien y faire.

    Jacques Mesrine n’était pas ni saint ni un héros, c’était mon père. Un homme tendre, drôle, attachant, sévère, généreux et infiniment protecteur à l’égard de ses enfants.

    Un homme, enfin, qui était toujours resté un grand enfant. Un provocateur, un séducteur que rien n’amusait davantage que de jouer. Avec lui-même et son image. Avec les policiers aussi, comme un môme jouerait aux cow-boys et aux indiens. C’était aussi un visionnaire en ce sens qu’il avait compris avant tout le monde comment jouer et se servir des médias.

    Non, Jacques Mesrine n’était pas plus un saint, qu’un héros ou que le fameux « ennemi public numéro 1 ».

    C’était mon père, tout simplement…

     

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  • Site officiel de Sylvia Jean jacquot

    novembre 28, 2009

    Le seul site officiel est celui-ci : http://jeanjacquotsylvia.wordpress.com

     

    La véritable compagne de Jacques Mesrine

    novembre 18, 2009

    La vérité

    Hôpital Boucicaut novembre 1979

    J’ai décidé de mettre sur le net les photographies de mon état physique réel à mon arrivée à l’hôpital Boucicaut le 2 novembre 1979, après la fusillade de la porte de Clignancourt où j’ai été très grièvement blessée.

    Je pensais avoir tout subit, tout supporté, tout entendu, mais non il y a eu ce deuxième film infâme sorti au cinéma en novembre 2008.

    Je tiens à dire que ce film est un énorme mensonge médiatique, ils ont réinventé la  vie de Jacques Mesrine et de moi-même, Sylvia Jeanjacquot, d’une manière ignoble.

    Ce n’est pas Jacques Mesrine, ce n’est pas moi, ce n’est pas notre couple, ce n’est pas notre vie, même les faits sont tronqués. Je vous jure sur la tombe de Jacques, qu’il n’était pas ce pauvre type minable décrit dans ce film. De même je n’ai jamais eu à racoler un homme dans le rue, je n’ai jamais eu à draguer non plus, je ne bois pas, je ne fume même pas et je ne me drogue pas moi!

    Tout cela a extrémement choqué mon entourage, même les médecins! Ma fille révoltée est sortie de ses gongs, elle est allée trouver un journaliste pour lui dire que sa mère était exactement le contraire du personnage du film.

    A cause de tout cela, j’éprouve une colère féroce, viscérale, pour toute cette équipe du film, ils ne sont que des personnes sans honneur.

    Il y a seulement trois personnes qui pourraient parler de Jacques Mesrine à partir de son évasion de la santé; moi, nous étions toujours ensemble (comme le dit Jacques dans le testament magnétique qu’il m’a adressé, “24 heures sur 24 tu as été complétement avec moi”), François Besse et Michel Schayewski. Personne d’autre n’a vraiment cotoyé ou vécu avec Jacques durant ces 1 an et 1/2 de cavale et aucun de nous trois n’a participé à ce film. Chercher l’erreur!

    J’en parlerai plus tard sur le net et plus longuement, il y a tellement de chose à dire et à rectifier, par exemple les conclusions infectes et mensongères de l’avocate du producteur, le producteur exécutif, les derniers livres sortis et les images d’un “certain photographe”… C’est à qui a été le plus dégueulasse et le plus mythomane de ce tas de charognards s’acharnant sur la dépouille de Jacques Mesrine, c’est facile, sur un mort…

    Je vais commencer par le début, lors de mon arrivée aux urgences de Boucicaut ce 2 novembre 1979. Je suis restée 8 heures sur la table d’opération, une semaine plus tard la police m’a emmené de force à la salle Cusco, au dernier étage de l’Hôtel-Dieu, malgré l’avis contraire des chirurgiens. La police a envoyé le docteur C. qui dirigeait Cusco à l’époque, celui-ci a appelé une infirmière qui a juste soulevé mon drap, il a déclaré “mais oui, elle est tout à fait transportable”. D’après lui je pouvais pratiquement partir au pas de course avec tous mes tuyaux…

    Il semblait qu’il fallait toute la police parisienne pour me garder, moi qui n’était plus à l’époque “qu’une pauvre petite vie qui ne tenait plus qu’à un fil”.

    J’ai passé  six mois à Cusco qui est véritable prison, avec grilles et gardiens et où il faut les mêmes autorisations que pour une maison d’arrêt concernant les visites, un journaliste a pu entrer dans la salle et a écrit un article en y joignant les plans de l’hôpital et de Cusco. Environ deux semaines après une femme est entrée dans ma cellule à 6 heures du matin et ma réveillée en sursaut avec ces paroles “réveillez vous mademoiselle Jeanjacquot, voilà vos affaires, habillez vous, vous êtes transférée”. Je suis partie à l’hôpital pénitencier de Fresnes où j’ai passé six mois également.

    A chaque opération que j’ai subie, que ce soit de Cusco ou de Fresnes, j’étais extraite,  avec ma super escorte, pour être opérée à Boucicaut et ensuite ramenée dare-dare en prison, toujours avec ma super escorte!

    Après un an d’hôpital et plusieurs opérations, j’ai été de nouveau transférée, cette fois vers Fleury. Encore une fois réveillée à 6 heures du matin en sursaut et surveillée comme un lingot d’or. Puisque j’étais toujours débout, on ne sait jamais, si il m’était venu l’idée de me suicider, que je ne puisse pas faire mon année à Fleury et que je rate mes 8 jours de procès aux assises!

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    Je reviens au référé concernant le film sorti en novembre 2008 et sur une des conclusions de l’avocate du producteur où elle a osé dire, je la cite textuellement (deux de mes conseillers étaient présents; Maître Deodato et Maître Oiallo) “le 16 novembre (15 jours après l’exécution de Jacques) Sylvia Jeanjacquot en pleine forme donnait une interview à l’hebdomadaire “le poids des mots…” (j’étais enfermée à Cusco au secret), à qui elle a d’ailleurs vendue l’histoire de sa vie et les photographies de “son homme” (c’est les mots exacts qu’elle a employés). Je venais de passer six mois vétues d’un pyjama bleu avec le symbole blanc de la pénitencière tamponné sur la poitrine

    A cette occasion je tiens à rétablir la vérité sur ces hypothétiques rémunérations : je n’ai jamais demandé d’argent pour les interviews ou témoignages que j’ai pu faire, à aucune occasion!

    Pouvez vous imaginer, non vous ne pouvez pas savoir ce que l’on ressent lorsque l’on avilit sciemment vos blessures, vos souffrances, lorsque l’on salit la belle et vrai histoire d’amour qu’il y avait entre Jacques et moi. Cette avocate a donné une image absolument odieuse de nous et c’est extrêmement violent à supporter, c’est une atteinte à ma personnalité, à ma réputation.

    Voilà ce qu’un producteur de cinéma à le droit de faire en France! Il est du reste allé très loin en mentant sur le fait que j’étais d’accord avec son torchon, notamment dans une émission sur la 4… ainsi que sur la 6 où ils ont utilisé une interwiev de moi datant de 2001 pour suggérer cet accord.  Toujours d’après son avocate, j’ai même signé des papiers! et bien je peux affirmer que si ces documents existent, ils sont faux!

    Malheureusement  j’ai été obligé de visionner cet horreur de film et de regarder dans la dernière scène du film, cette  pseudo actrice brailler le bec grand ouvert avec son regard  inexpressif, jouant soit disant mon rôle…

    Au nom de quoi, de quel droit, cette actrice qui ne me connait pas, qui ne m’a jamais rencontré, peu fabuler sur moi à chacune de ses interviews? Me traiter de cocotte fascinée par Mesrine!

    eh non! tout le monde s’accorde à dire que j’ai un caractère de mec (ceux qui me connaissent vraiment). Et je n’ai jamais été fascinée par qui que ce soit, même pas par Mesrine!

    Moi, je suis ce que je suis, mais certainement pas lâche et je n’aurais jamais accepté d’aller salir à toutes les occasions  une personne que je ne connais pas. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle  fait du “cinéma” et que j’étais la compagne de Jacques Mesrine.

    à suivre…


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  • Le fils méconnu de Mesrine
    réclame une part d'héritage

    Dominique Mesrine, reconnu à la naissance par l'ex-ennemi numéro un, demande sa "part des droits" d'exploitation littéraire et cinématographique de la vie de son père.

    • 14/05/09
    •  
    Dominique Mesrine, un fils méconnu de l'ex-ennemi public numéro un, Jacques Mesrine, est sorti de l'anonymat pour obtenir sa part des droits d'exploitation littéraire et cinématographique de la vie de son père, a-t-on appris, jeudi 14 mai, de son avocat Me Gilbert Collard.
    "Nous allons assigner au civil l'éditeur du livre de Mesrine 'L'instinct de mort', le producteur de deux films récents sur l'histoire de sa vie, et les autres héritiers (les trois autres enfants de Mesrine)", a précisé l'avocat, confirmant une information du
    Parisien.

    Obtenir "la part des droits qui me reviennent"


    Dominique Mesrine, un sculpteur de 55 ans, est né le 26 septembre 1955 d'une Togolaise de 19 ans, Gisèle Lydie, qui avait épousé Jacques Mesrine alors qu'elle était enceinte d'un autre homme. Le futur ennemi public numéro un, alors âgé de 18 ans, avait reconnu l'enfant à sa naissance, selon l'avocat. Cet épisode est évoqué par Jacques Mesrine dans "L'instinct de mort".
    "J'ai eu des contacts avec mon père alors qu'il était incarcéré à la Santé. On a également échangé deux, trois lettres. Je n'ai pris conscience de qui il était qu'à l'âge de 17 ans en lisant les journaux", a raconté à l'AFP Dominique Mesrine. "Après, je suis reparti en Afrique où j'ai fondé une famille", explique-t-il.
    Entendant parler d'un tournage sur son père, il dit avoir écrit à Vincent Cassel, interprète du rôle, sans obtenir de réponse. "Je me suis dit, on va sûrement me contacter mais personne ne l'a fait", ajoute-t-il, expliquant vouloir simplement obtenir "la part des droits qui (lui) reviennent".


    "Une manifestation bien tardive et intéressée"


    "Je ne connaissais pas Dominique Mesrine. Jacques Mesrine ne m'en avait jamais parlé alors qu'il parlait de ses trois enfants", explique Me Martine Malinbaum, ancienne avocate de l'homme aux cent visages, aujourd'hui en charge des intérêts de son fils Bruno.
    "Dominique Mesrine m'a écrit pour la première fois à l'automne 2008, au moment de la sortie du film de Jean-François Richet pour me faire connaître son existence", rapporte l'avocate. "Une manifestation bien tardive et intéressée", déplore l'avocate, regrettant son silence durant les 25 ans de procédure judiciaire engagée par la famille sur les conditions de la mort de Jacques Mesrine, tué par la police en 1979 à Paris.
    "J'étais fataliste. Mon père savait comment sa vie allait se terminer", se justifie Dominique Mesrine. "J'ai rien demandé à personne. C'est mon père qui m'a reconnu, je n'y peux rien", conclu-t-il.

    (Nouvelobs.com)

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  • Le 2 novembre 1999 à 1h45

    Jacques Mesrine: ni fleurs ni justice. L'instruction sur les conditions de la mort du truand en 1979, ouverte après le dépôt d'une plainte de la famille, n'a toujours pas abouti.

     
     
    Par VITAL-DURAND Brigitte

    Vingt ans après la mort de Jacques Mesrine, mitraillé par la police

    antigang le 2 novembre 1979, l'instruction judiciaire sur les conditions de la mort du célèbre truand n'est pas encore achevée. Il n'y aurait pas eu d'autopsie, pas d'expertise balistique, pas d'auditions des auteurs de la fusillade ni d'aucun des témoins. Le dossier Mesrine ne contiendrait qu'un seul élément: le procès-verbal des déclarations de Robert Broussard, qui n'est guère couvert par le secret de l'instruction, puisque le commissaire a livré sa version des faits au public, dans des Mémoires édités chez Plon en 1997.

    Et pourtant, une ordonnance de non-lieu devait être prononcée en fin de semaine dernière par un juge d'instruction parisien qui a hérité du dossier. Cette ordonnance du juge devrait clore la plainte contre X avec constitution de partie civile déposée le 12 novembre 1979 pour «assassinat» par Sabrina Mesrine, l'un des trois enfants de Jacques Mesrine, et par sa mère, Fernande Buvry, épouse Mesrine, décédée depuis. L'avocate de Sabrina, Martine Malinbaum, a annoncé qu'elle a fait immédiatement appel au non-lieu: «Je ne désespère pas de savoir qui est responsable de l'événement, qui a pris cette décision, pourquoi il y a une volonté de taire ce que l'Etat pense avoir fait légalement.» Sabrina Mesrine, 38 ans aujourd'hui, voudrait, selon Martine Malinbaum, «qu'ils reconnaissent qu'ils ont assassiné son père».

    Souricière. Il n'y a pourtant aucun mystère sur les conditions de la mort de l'homme qui était alors le plus recherché sur le territoire pour meurtres, attaques à main armée, tentatives de meurtres sur des agents de la force publique, évasions, kidnapping, en France et au Canada. La souricière tendue par les policiers, placés sous les ordres du commissaire Robert Broussard, s'est déroulée en plein jour, sur une place publique du XVIIIe arrondissement de Paris, et sous les yeux de nombreux témoins. La police a fourni ses explications avec une rapidité exemplaire. Alors que la mort de Mesrine a eu lieu vers 15 heures, une conférence de presse est donnée au ministère de l'Intérieur à 18 h 30, à peine quatre heures après la fusillade. Le directeur central de la police judiciaire, alors Maurice Bouvier, ne tergiverse pas: «Nous savions que Mesrine était armé, qu'il possédait notamment deux grenades défensives, et nous ne pouvions pas prendre le risque de le laisser tirer sur la foule ou sur nous. C'est pourquoi nous avons ouvert le feu les premiers.»

    Dossier enlisé. La police avait «fait son travail». L'avait-elle bien fait au regard de la loi? L'embarras de la justice à dire le droit dans cette affaire spectaculaire est manifeste. Le dossier judiciaire est enlisé dans les dédales du palais de justice de Paris, errant si bien d'acte de procédure en acte de procédure, que la prescription de dix ans en matière criminelle n'a jamais été prononcée.

    Un mois après la mort de Mesrine, le 5 décembre 1979, le procureur de la République se demande s'il faut instruire le dossier à Paris, étant donné que les personnes susceptibles d'être inculpées étaient des officiers de police judiciaire, ce qui aurait nécessité le dépaysement de l'affaire dans une autre juridiction. C'est le début d'interminables allers-retours entre le parquet, la chambre d'accusation, la Cour de cassation et un grand nombre de juges d'instruction. Au total, sept magistrats se sont vus successivement chargés d'instruire le dossier, y compris la dernière juge qui devait ordonner le non-lieu. Mais, comme dit Me Malinbaum en justifiant son appel: «L'état de légitime défense permanente invoqué par le procureur de l'époque tout au début de l'instruction doit être vérifié. Comment peut-on clore le dossier alors que l'affaire n'est toujours pas instruite?»

    Pas d'autopsie. Selon l'avocate, les quelques actes d'instruction, datés de 1996, 1997 et 1998 ­ effectués notamment par le juge Stéphan, avant-dernier à être chargé d'enquêter ­ ont été annulés en janvier 1999 par la cour d'appel, pour des raisons de procédure. Le PV de l'audition de la compagne de Jacques Mesrine, Sylvie Jean-Jacquot, principal témoin des faits, blessée ce jour-là, a ainsi disparu du dossier. Pour le reste des pièces de l'information, Marine Malinbaum explique que l'autopsie du corps de Mesrine n'aurait jamais été demandée. Que les quatre policiers qui ont tiré sur le truand n'auraient pas été identifiés par la justice. Qu'il n'y a pas eu de demande d'examen des grenades défensives. Et que «plus le temps passe, plus l'instruction est difficile».

    La BMW criblée d'impacts de balles est entreposée dans les scellés judiciaires à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), où les amateurs attendent patiemment qu'elle soit vendue aux enchères.


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  • La correspondance amoureuse de Jacques Mesrine

    Lettres de Bruno à Joyce

    Le Journal des Arts - n° 317 - 22 janvier 2010

    Un ensemble de près de deux cents lettres autographes signées Jacques Mesrine est en vedette d’une vente d’autographes et manuscrits le 30 janvier à Drouot.

    Insolite ? Pas si sûr. Il y a toujours eu des collectionneurs d’écrits de grands criminels et des amateurs de faits divers ayant marqué notre société. Les Américains ont une fascination pour ce genre de littérature, telles les lettres d’Al Capone, de John Dillinger ou de Bonnie & Clyde. En France, on voit parfois passer sur le marché des autographes de Marie Lafarge, célèbre empoisonneuse du XIXe siècle, de Landru (dont le plan dessiné d’un fourneau qui a pu servir à brûler des cadavres de femmes assassinées) ou encore des poèmes de Lacenaire pour 1 500 euros pièce. Le 5 février 2003 à Drouot, un lot de carnets intimes d’Anatole Deibler, dernier bourreau des exécutions publiques de la République, s’est envolé à 100 000 euros, dix fois son estimation.

    Dans les années 1970, Mesrine fut désigné au Canada, puis en France, comme l’ennemi public numéro un. Les lettres qu’il a envoyées, alors qu’il était incarcéré, à sa maîtresse Jocelyne Deraiche, une jeune Canadienne de vingt ans qu’il rencontra lors d’une de ses cavales au Canada, constituent un document historique original. Leur liaison dure un an, leur correspondance quatre. Mesrine signe Bruno, nom que Jocelyne lui a donné, et lui l’appelle Joyce. Cette correspondance débute en juin 1973, après son évasion du tribunal de Compiègne, alors qu’il est emprisonné à la prison de la Santé et que Joyce est retournée au Canada. Elle se termine le 1er mai 1978, une semaine avant sa nouvelle évasion.

    Dessins coloriés
    « Il n’y a pas de référence pour évaluer un tel document unique, rappelle l’expert en autographes Frédéric Castaing. J’ai fixé une estimation basse de 300 euros par lettre, soit 60 000 euros l’ensemble. Il est intéressant de conserver cette correspondance dans sa totalité. » Dans une première partie qui regroupe cent onze lettres (1973-1976), « Mesrine écrit pratiquement tous les deux jours, avec une interruption du 6 juin au 22 octobre 1973 due à sa cavale après son évasion du palais de justice de Compiègne le 6 juin jusqu’à sa nouvelle arrestation. Il est plein de passion amoureuse et montre une personnalité complexe. Il admet sa violence. Il a horreur de l’injustice et du mensonge. Il se reconnaît truand sans avoir jamais rien fait de “sale” et base toute relation sur la confiance et le respect de la parole donnée », rapporte l’expert.

    Une seconde partie rassemble soixante-dix-sept lettres (1977-1978). La quasi-totalité est agrémentée de dessins coloriés (des cœurs, des barreaux, des fleurs). « Mesrine aborde les problèmes de son livre [L’Instinct de mort, paru en février 1977], ses procès, les interviews de Joyce, sa volonté de la faire venir en France pour qu’ils se marient, résume Frédéric Castaing. Ses dernières lettres montrent sa volonté de ne pas finir sa vie en prison. » Mesrine est abattu le 2 novembre 1979.

    Armelle Malvoisin

    JACQUES MESRINE

     

    Expert : Frédéric Castaing
    Nombre de lettres : 188
    Période : du 1er juin 1973 au 1er mai 1978
    Estimation : 60 000 à 80 000 euros


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