• Le jour où mon père a été abattu par Bruno Mesrine

    Le jour où mon père a été abattu

    Mon père, je l’ai peu et beaucoup connu à la fois. Peu parce qu’il est mort lorsque j’avais seulement 15 ans. Beaucoup parce que nous avons tout de même eu le temps de bien nous connaître avant qu’il ne disparaisse.

    Je suis le second enfant de Jacques Mesrine. J’ai une sœur, Sabrina née en 1961 et un petit frère, Boris né 66. Nous sommes tous trois nés de l’union de Jacques et de Soledad.

    J’ai été élevé par mon père jusqu’à l’âge de trois ans. De cette période, je ne garde malheureusement pas de souvenirs.

    Après cela, j’ai été élevé par mes grands-parents paternels. Le père de Jacques, Pierre Mesrine, était à l’époque l’un des trois plus grands brodeurs de luxe au monde. Ainsi, la maison « Pierre Mesrine » a notamment habillé la Reine d’Angleterre, Madame de Gaulle ou encore la Bégum.

    Ce qu’on ne sait pas, c’est que bien avant leur fils, Pierre Mesrine était donc un habitué des pages des magazines de luxe et de couture.

    Avant ma naissance, mon père avait déjà connu la prison. Après aussi bien entendu. C’est pour cela que je ne l’ai connu qu’en cellule pour ainsi dire. Lorsqu’il  était en cavale aussi, mais pour des raisons évidentes, je ne souhaite pas parler de ces épisodes-là.

    Jusqu’à l’âge de huit ans, je pensais que j’étais orphelin.

    En effet, mes grands-parents m’avaient dit que mes parents étaient décédés dans un accident de voiture.

    A cette époque-là  -j’habitais donc chez mes grands-parents à Clichy la Garenne- ma sœur aînée recevait beaucoup de courrier, je voyais chaque jour des lettres arriver sous la porte. Lorsque je l’interrogeais, elle me disait toujours que c’était ses copines qui lui écrivaient.

    Un matin -tout le monde dormait encore dans l’appartement- je vais à la porte, je prends une enveloppe, je la décachette minutieusement avec un fer à repasser et je lis. C’est là que je découvre qu’à la fin de la missive est écrit : « Ton papa qui t’aime. »

    Je remets la lettre dans l’enveloppe avec le même soin puis retourne me coucher. Vient alors l’heure du petit déjeuner. Comme souvent, ma sœur prend son courrier et le lit. Je l’observe puis, n’y tenant plus, je dis : « Dis donc, t’as de la chance de recevoir autant de lettres de tes copines, toi ! » Elle me répond à peine et poursuit sa lecture. C’est là que je lui dis : « Et puis en plus elles signent  Ton papa qui t’aime? »

    D’un seul coup, je vois ma grand-mère devenir livide. Elle me dit : « Assieds-toi, j’ai à te parler. »

    Voilà comment je découvre que je ne suis pas orphelin. Qu’on m’a menti, tout le monde, mes grands-parents comme ma sœur. J’ai pu comprendre et pardonner à mes grands-parents, après tout ils voulaient sans doute me protéger. Mais ma sœur… C’est certain que ce jour-là quelque chose s’est cassé vis-à-vis d’elle, je n’ai jamais compris comment, elle aussi, avait pu me mentir, à moi son petit frère, de seulement 3 ans et demi son cadet.

    Dès lors, j’ai bien entendu voulu rencontrer mon père au plus vite.

    Il m’a fallu attendre neuf mois pour cela. Lui et moi avons donc d’abord fait connaissance par courrier. Puis en prison, lorsque j’ai enfin pu le voir. Si je dis le voir plutôt que le toucher, ce n’est pas un hasard : à chaque fois que je suis allé le visiter, mon père était toujours en QHS, les quartiers de haute sécurité. Ainsi, entre nous il y avait trois vitres blindées. Impossible de se toucher, donc, de s’étreindre, de s’embrasser. Je vous laisse imaginer la douleur que cela pouvait engendrer, tant pour l’enfant que j’étais que pour lui, le papa, qui ne pouvait se livrer à aucun acte de tendresse vis-à-vis de son petit.

    Puisque j’évoquais à l’instant les QHS, je voudrais rappeler d’une ligne que la suppression de ceux-ci fut le grand combat de mon  père, aux côtés notamment de Taleb Hadjadj, François Besse, Jean-Marie Boudin, Michel Desposito, Daniel Debrielle… Toute sa vie, il n’a cessé de militer pour la fermeture de ces cachots d’un autre temps dans lesquels le détenu, telle une bête, est enfermé 23h sur 24 et où les meubles sont vissés à même le sol. Mesrine ou non, je pense que tout le monde conviendra que ces conditions d’emprisonnement sont aussi inhumaines qu’avilissantes. Las, trente ans ont passé depuis la mort de mon père et les QHS existent toujours aujourd’hui…

    Mon père et moi nous sommes donc découverts en prison, derrière les vitres blindées.

    Malgré le QHS, nos échanges étaient très doux. Papa était en effet un être très tendre, complice, éternellement souriant. C’était aussi un grand bavard qui ne passait jamais plus de quinze secondes en silence ! Lorsque nous nous voyions, c’est surtout lui parlait. D’abord parce qu’il m’impressionnait, tant physiquement qu’au niveau de l’extraordinaire charisme qu’il dégageait, mais aussi parce qu’il me posait mille et une questions : sur l’école, sur mon quotidien, sur ce que je faisais, etc… Mon père était assez sévère : ainsi, lorsqu’il avait appris que je n’avais pas été sage à la maison avec ma grand-mère -ce qui n’arrivait pas souvent- il me faisait une véritable leçon de morale. Il ne plaisantait pas du tout avec la discipline, il fallait que ça file doux et bien droit ! De ces échanges en prison, je conserve aussi un souvenir de nos regards, tant de choses passaient entre nous, il savait que je comprenais beaucoup de choses…

    C’est un peu plus tard que j’ai vraiment pris conscience de qui était mon père. Notamment lorsqu’on l’a affublé du fameux surnom d’ « ennemi public numéro 1 ».

    Pour autant, je n’en ai jamais vraiment souffert dans mes jeunes années. Notamment parce qu’on m’inscrivait souvent à l’école sous un faux nom. Je ne la « ramenais » pas, je ne mettais jamais mon nom en avant. Certes, il est arrivé que cela se sache, mais on ne me croyait pas. Donc, d’une manière générale, je n’ai jamais vraiment eu à souffrir de mon nom. D’autant plus que j’étais un jeune homme assez équilibré et serein, malgré tout.

    Ce dont j’ai le plus souffert, en revanche, ce qui me faisait vraiment  peur, c’était bien entendu qu’il meurt, qu’on l’assassine. Voilà pourquoi les moments les plus angoissants pour moi, c’était quand mon père était en cavale, comme lorsqu’il était allé braquer le casino de Deauville avec François Besse et que toutes les polices se sont aussitôt lancées à ses trousses. Oui, là j’avais vraiment peur pour lui…

    Mais cette peur-là était contrebalancée par d’autres choses. La fierté notamment, comme lorsqu’il a réussi à échapper à la police après le braquage dont je parlais plus haut. Alors là je me disais « Il est vraiment fort mon père, il a encore gagné ! ». (Cernés de toutes parts, Mesrine et Besse ont tout de même réussi à s’échapper en se cachant dans le coffre d’une voiture)

    Cette fierté-là, je l’ai toujours eue. De son vivant comme à présent. Jamais je n’ai eu honte et jamais je n’ai songé à changer de nom. Et puis Mesrine, c’est d’abord le nom de famille de Pierre avant d’être celui de Jacques. Voilà pourquoi, comme je le dis souvent, si l’un de nous deux avait du changer de patronyme, c’est lui, pas moi !

    Le 2 novembre 1979, je quitte mon petit village de Savoie avec ma grand-mère. C’est la Toussaint, nous allons fleurir la tombe de mon grand-père à Clichy-la-Garenne.

    En arrivant devant chez nous, à Clichy-la-Garenne, il y a un attroupement au pied de l’immeuble, beaucoup de gens sont en larme. Je comprends qu’il s’est passé quelque chose de grave mais je ne sais absolument pas quoi. Ma grand-mère descend du véhicule, on l’étreint, je la vois bouleversée. Alors elle me fait descendre à mon tour puis, comme six ans plus tôt au petit déjeuner, elle me dit : « Viens, montons à l’appartement, il faut que je te parle. »

    Arrivés là-haut, il y a un certain nombre de personnes dans la pièce. Quelques unes sont livides, d’autres muettes ou en pleurs. Alors ma grand-mère m’apprend que mon père vient de mourir.

    Je me souviens avoir demandé à allumer la télévision. J’avais besoin de voir, il le fallait.

    Alors j’ai vu. J’ai vu ces images de carnage que tout le monde a vu. Mon père au volant de sa BMW, buste penché en avant et retenu par sa ceinture de sécurité, criblé de balles, mort.

    Et la foule autour. Et les journalistes comme des vautours. Et le commissaire Broussard avec son petit air satisfait. Et le cadavre de mon père jeté en pâture à la foule avide de sang et vengeance…

    Tout a été dit à ce sujet. Tout a été montré également. Un mot seulement pour ceux -mais y’en a-t-il vraiment encore ?- qui l’ignoreraient: mon père a été abattu comme un chien, les sommations d’usage n’ont jamais été données. On lui a tendu un traquenard et on l’a mitraillé à bout portant, sans qu’il n’ait l’ombre d’une chance de s’en sortir. Il fallait que ça saigne et  ça a saigné… Ce 2 novembre 1979, mon père est tombé sous les balles meurtrières des équipes de la brigade anti-gang de Broussard. A ses côtés, il y avait son  ultime compagne, Sylvia Jeanjacquot. Elle aussi a été mitraillée. Par miracle, elle en a réchappé, mais elle perdra un œil. Inutile de s’étendre plus longtemps sur ce tristement célèbre 2 novembre 1979.

    Après avoir vu les images à la télévision, je n’ai plus prononcé un seul mot pendant six mois. Le choc n’avait pas été violent : il avait été infiniment plus que cela.

    Comme toujours, mon père avait plein de projets en tête, notamment celui de partir en Italie avec Sylvia pour de longues vacances. Là-bas, il voulait aussi se faire opérer pour changer de visage et se donner une chance de refaire sa vie. Comme il le disait lui-même :

    « Mesrine c’est terminé, je souhaite bonne chance au futur ennemi public numéro 1 ! »

    J’ignore ce qu’il aurait fait de sa nouvelle vie. Je l’aurais bien vu reprendre son premier métier, restaurateur. Mon père, en effet, était un vrai cordon bleu !

    J’avais 15 ans lorsque mon père est mort.

    Tant et tant de choses ont été dites sur lui. De son vivant comme post-mortem.

    Si je devais corriger toutes les erreurs, je ne ferai plus que cela !

    Tout de même, je tiens à rectifier ceci : contrairement à ce que certains ont pu affirmer, mon père n’a jamais revendiqué qu’il avait tué 39 personnes ! Tout cela vient d’une -très- mauvaise lecture de son livre L’instinct de mort.

    Autre chose, Jacques Mesrine n’avait rien du monstre sanguinaire et violent que certains se sont complus à décrire. C’est totalement faux. Bien sûr, ce n’était pas un saint, bien sûr il a fait quelques « conneries ». Mais qui n’en pas fait ? Et d’autrement plus graves que lui ?

    Mon père ne s’attaquait pas aux gens, mais aux banques et à certaines institutions, tels ces fameux QHS que j’évoquais plus haut.

    Par ailleurs, c’était également un homme qui possédait une véritable éthique, celle des voyous à l’ancienne où l’on respecte la parole donnée. Ce n’était ni un fourbe ni un lâche. Mais quelqu’un d’extrêmement courageux et engagé. Mon père ne reculait ni se couchait devant personne.

    C’était aussi un homme charmant, affable, drôle, très drôle ! Une personnalité forte et attachante, sensible et particulièrement intelligente. Il comprenait tout très vite. Et ressentait les êtres mieux que quiconque.

    Bien sûr qu’il était comédien, joueur, séducteur ! Pour autant, on lui a prêté mille actes et propos qui ne lui appartiennent pas. J’en veux pour preuve la célèbre une de Paris-Match où on le voit avec une Kalachnikov. Que n’a-t-on dit qu’il avait lui-même envoyé la photo à l’hebdomadaire ? Mensonge là encore : les clichés ont été purement et simplement volés à son domicile par la police après sa mort !

    Trente ans après, le mythe n’est pas mort. Il est même plus vivant que jamais, notamment avec la sortie au cinéma du diptyque qui lui est consacré, tiré de son livre « L’instinct de mort ».

    J’ai vu les films trois fois. Et je dois avouer que j’ai été bluffé par le jeu de Vincent Cassel.

    C’est fou de voir « son père » ainsi à l’écran, de se voir soi-même également ! Fou mais pas que cela : c’est aussi douloureux et pour le moins remuant…

    Quant aux films en eux-mêmes, que dire ? Ils sont plutôt bien faits et efficaces, certes. Mais là encore, était-il vraiment nécessaire de les rendre aussi spectaculaires et surtout violents ?

    Je ne le pense pas.

    Mon père est devenu un véritable mythe aujourd’hui. Bien sûr, je ne suis pas d’accord avec tout ce que j’entends. Bien sûr, beaucoup trop de gens -qui ne l’ont même pas connu- se permettent d’en parler comme s’il avait été l’un de leurs intimes. Bien sûr, il y a tout le business qu’on fait autour du nom Mesrine.

    Pour ma part, je voudrais simplement dire ceci : je considère que mon père a aujourd’hui la place qu’il mérite, tout simplement. Il a fait ce qu’il fallait pour cela.

    Pour le reste, je reste très fier de lui. Pas aveugle, pas candide, fier tout simplement de porter son nom qui est aussi et avant tout celui de son père.

    Evidemment, je n’ai pas connu la même jeunesse que tous mes petits camarades. Et bien entendu, ce ne fut pas toujours aisé ou confortable à vivre. Cela dit, j’estime m’en être bien sorti, sans doute étais-je assez équilibré pour assumer tout cela. Etre « le fils de » ne m’a pas empêché de mener à bien mes projets, notamment de devenir pilote d’hélicoptère. Même si on me fit payer mon nom en m’empêchant d’entrer, comme j’en rêvais, dans les services de la protection civile.

    Je me sens privilégié d’avoir eu un père comme lui, personnage pour le moins hors normes.

    Je n’ai pas eu la chance de grandir avec lui. Ni celle de le serrer dans mes bras aussi souvent que je l’aurais souhaité. C’est ainsi et nul ne pourra rien y faire.

    Jacques Mesrine n’était pas ni saint ni un héros, c’était mon père. Un homme tendre, drôle, attachant, sévère, généreux et infiniment protecteur à l’égard de ses enfants.

    Un homme, enfin, qui était toujours resté un grand enfant. Un provocateur, un séducteur que rien n’amusait davantage que de jouer. Avec lui-même et son image. Avec les policiers aussi, comme un môme jouerait aux cow-boys et aux indiens. C’était aussi un visionnaire en ce sens qu’il avait compris avant tout le monde comment jouer et se servir des médias.

    Non, Jacques Mesrine n’était pas plus un saint, qu’un héros ou que le fameux « ennemi public numéro 1 ».

    C’était mon père, tout simplement…

     

  • Commentaires

    1
    magali
    Jeudi 23 Août 2012 à 17:42
    j'ai lu votre article, c'est une lettre d'amour d'un  père à son fils, nous ne savons de Jacques Mesrine que ce que les journaux et les film montrent, pour moi je regrette que l'on ne s'étendent pas sur son passé militaire en Algérie, et son appartenance (d'après certains articles à l'OAS) - C'est peut-être dans ce passé militaire que se trouvent l'une des clefs de ce que fut ensuite sa vie, beaucoup de ceux de sa génération ont eu beaucoup de difficultés à se réinsérer ensuite, ils étaient rejetés de toute part injustement

    Voilà garder votre père dans votre mémoire comme avant tout un père
    2
    didou
    Samedi 9 Février 2013 à 19:45
    bravo pour cet hommage plein de seincerite
    3
    Elodie
    Dimanche 10 Novembre 2013 à 19:35
    Bjr j ai lu votre com !! Et je suis totalement d accort avec ce que vous dite j ai aussi vue plusieurs fois les films je trouve que c était quelqu un de très intelligent respectable et je suis déçut qu il ai été abattu comme cela !!
    4
    Herve
    Dimanche 5 Janvier 2014 à 11:00
    Superbe récit ... Merci pour ces quelques lignes écrites avec autant de réalisme et de vérité !!! Un personnage hors du commun , un grand merci ...
    5
    Scorpion742
    Samedi 14 Juillet 2018 à 18:24
    Bonjour , je suis en train de relire le livre de votre père quej avais deja lu il y a deja quelques annees , je trouve vraiment ce livre bien ecrit et vraiment passionnant pour comprendre un homme revolté par certaines injustices et marqué par la guerre. ...
    6
    lou
    Lundi 30 Juillet 2018 à 13:01

    Bonjour, Brunot.

     

    Je me permets de vous appelez par votre prénom, aussi je tenais à vous dire que votre article sur l'homme qu' était  votre pére, est remarquablement touchant, remplie d'affection, de peine, et de larmes.

    Je suis né début Janvier 1964, et aujourd'hui encore je me souvient sans failles de tout ce qui a été diffuser sur les radios, journaux, télévisions, des faits que votre pére a réaliser,.

    Mon pére ( ancien de l'algérie ! mais je ne vais pas m'attarder sur ce sujet, mais 75% de ceux qui ont combattus en algérie sont revenus avec de lourds secrets et de grosses douleurs ....!!!

    Mes oncles, tantes, mes parents, voisins,ne faisaient que de parler de cet homme qui pour eux était un " robin des bois" des temps modernes, et je me souviens avoir entendu dire par mon pére, des " jacques Mesrine, il en faudrait une armée en France, pour lutter contre tout ce systéme de capitaliste".

    Bien sur je me rappelle aussi et avec douleurs, le jour de son atroce assassinat commanditer par Brossard, ce pitbull qui ne supportait pas d'etre mis au pied du mur par votre pére... j'ai vu ma mére en larmes, et entendu la colére de mon pére contre la police et surtout envers brossard.

    Comment oublier que cet homme , votre pére , oublier ce pour quoi il se battait, et cette étiquette coller par des médias peu scrupuleux , et malhonnêtes, tout autant que la police de brossard.

     

    Cette citation de votre père " la moindre imprudences peut nous coûter la vie et pire encore la liberté", ceci n'est que du pur réalisme, une clairvoyance , un état d'esprit opportuniste ....qui a t'il de plus beau que de vivre libre dans ce monde ........

     

    Merci Brunot , merci de votre partage qui vit dans votre coeur.

     

    lou.

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